Un voyageur français, en débarquant à Keflavik en plein mois de juin, découvre très vite que l’Islande ne négocie pas avec la météo. Un soir, il contemple le soleil qui refuse obstinément de se coucher ; le lendemain, il affronte une pluie cinglante, balayée par un vent capable de retourner un parapluie en trois secondes. L’Islande ne se visite pas : elle se vit, et chaque saison y impose sa propre loi.
Pour illustrer la diversité des expériences à vivre sur place, voici quelques incontournables :
- Randonnées sous le soleil de l’été arctique,
- Bains fumants au cœur de l’hiver,
- Exploration des cascades gelées.
Ici, le climat capricieux façonne chaque expérience. Pour saisir l’âme de l’île, il faut apprivoiser ses saisons : choisir la bonne période, c’est écrire son propre récit islandais, fait de lumière, de contraste et d’imprévus.
Plan de l'article
- Comprendre le climat islandais : variations et subtilités selon les régions
- Printemps, été, automne ou hiver : quelle saison pour quel voyageur ?
- Moments uniques : aurores boréales, soleil de minuit et festivals à ne pas manquer
- Conseils pratiques pour choisir la période idéale selon vos envies et activités
Comprendre le climat islandais : variations et subtilités selon les régions
Évoquer le climat islandais, c’est parler de ses changements soudains. Portée par le Gulf Stream, Reykjavik affiche une douceur relative : les températures oscillent de -1°C en janvier à 12°C en juillet. La capitale trouve un équilibre, mais à Akureyri ou plus au nord, à Husavik, le climat de toundra se fait sentir : l’hiver est rude, l’été ne dépasse guère 10°C.
Chaque région impose ses propres défis, comme le montrent ces situations :
- Les fjords de l’ouest reçoivent leur part de précipitations. Pluie torrentielle ou neige persistante compliquent la vie des voyageurs, et les routes deviennent vite impraticables pour tout véhicule non adapté. Au printemps 2023, une famille française a attendu deux jours dans sa voiture, prisonnière de la neige, avant l’arrivée des secours : ici, la météo commande.
- Sur la côte sud, un vent venu de l’Atlantique peut dissiper une éclaircie en quelques minutes, alternant ondées et luminosité de façon imprévisible.
- Quant à l’intérieur du pays, il s’adresse aux plus aguerris : sous la neige et le blizzard, l’accès y est coupé de septembre à juin.
Le vent reste fidèle au poste. Il fait chuter la température ressentie et transforme chaque balade en petite expédition. L’ensoleillement varie aussi : en été, le soleil s’attarde, mais dès novembre, la lumière devient rare, précieuse, presque intime.
D’une année à l’autre, la variabilité du climat prend tout le monde de court. Un guide local glissait en 2022 : « Ici, on ne planifie pas, on s’adapte. » Choisir la meilleure période pour partir en Islande dépend donc autant de votre curiosité que de la région que vous comptez explorer.
Printemps, été, automne ou hiver : quelle saison pour quel voyageur ?
En Islande, chaque saison métamorphose le paysage, l’atmosphère et le rythme du séjour.
Le printemps (fin avril à juin) marque le réveil de l’île grâce à la fonte des neiges. Sur les falaises de Dyrhólaey, le retour des macareux moines attire les regards. Les sentiers s’ouvrent, la lumière s’étire, et les randonneurs profitent de panoramas préservés. Les prix restent sages, l’ambiance, confidentielle. Par exemple, en mai, un couple d’ornithologues allemands a recensé plus de 40 espèces d’oiseaux en une semaine, à l’écart des circuits classiques.
Le plein été (juillet-août) attire le plus grand nombre. Le soleil de minuit prolonge les journées à l’infini, parfait pour les explorations sans contrainte d’horaire. Les pistes intérieures deviennent accessibles, ouvrant la voie à Landmannalaugar ou Askja. À Husavik, l’observation des baleines bat son plein. Mais la foule et les prix s’envolent. En juillet 2022, la fréquentation touristique a franchi le cap du million, record post-pandémique.
L’automne (septembre-octobre) joue sur les contrastes. Les forêts de bouleaux se parent d’or, la lumière rase magnifie les reliefs, et les aurores boréales font leur apparition. Les routes intérieures ferment peu à peu, les prix baissent, et certains sites retrouvent leur calme.
L’hiver, enfin, séduit les amoureux d’aventure. Neige, jours courts, ambiance polaire. Les sports d’hiver prennent le relais : ski de fond, balades en raquettes, et chasse aux aurores boréales pour les plus passionnés. Voyager demande alors une organisation sans faille. Un photographe espagnol, par exemple, s’est retrouvé bloqué trois jours à Vik en décembre à cause d’une tempête de neige.
Moments uniques : aurores boréales, soleil de minuit et festivals à ne pas manquer
L’Islande ne se contente pas de paysages spectaculaires : elle offre aussi des phénomènes naturels et des rendez-vous culturels qui marquent les esprits.
Observer les aurores boréales suppose patience et persévérance. De septembre à mars, les nuits polaires offrent parfois le spectacle de voiles verts et violets, pour ceux qui savent s’éloigner des lumières urbaines. Les longues nuits de novembre à janvier multiplient les occasions d’assister à ce ballet. Selon une enquête de l’Icelandic Tourist Board (2023), 72% des visiteurs d’hiver mettent les aurores au sommet de leurs attentes.
À l’inverse, le soleil de minuit transforme juin et juillet en parenthèse lumineuse ininterrompue. Un randonneur français se souvient avoir attaqué l’ascension du mont Esja à minuit pour atteindre le sommet sous une lumière dorée, presque irréelle.
Les festivités locales rythment aussi le calendrier. En voici quelques-unes qui méritent le déplacement :
- Secret Solstice : festival électro-pop à Reykjavik, calé sur le soleil de minuit (juin).
- Thjodhatid : grande fête populaire sur les îles Vestmann, au début août.
- Reykjavik Pride : défilés hauts en couleur chaque été dans la capitale.
- Iceland Airwaves : vitrine des musiques émergentes début novembre.
- Sónar Reykjavik : rendez-vous électro en février, ambiance urbaine garantie.
Impossible de passer sous silence la fête nationale du 17 juin : toute l’île vibre pour célébrer son indépendance, entre défilés, concerts et feux d’artifice.
Conseils pratiques pour choisir la période idéale selon vos envies et activités
La vraie question n’est pas tant « quand partir » que « pourquoi partir » en Islande. C’est votre projet qui dicte la période à privilégier.
Pour découvrir les sites emblématiques, Þingvellir, Cercle d’Or, Gullfoss, Geysir, la fin du printemps ou l’été offre des journées interminables, une lumière exceptionnelle, et des routes praticables jusque dans les hautes terres. Les amateurs de bains géothermiques peuvent se détendre au Blue Lagoon toute l’année, mais l’hiver confère à l’expérience une magie particulière : sortir de l’eau à 40°C sous la neige, cela ne s’oublie pas.
Pour les activités comme la randonnée sur glacier, l’exploration de volcans actifs ou les plages de sable noir, privilégiez juillet-août, lorsque la météo se montre plus clémente et que l’accès à l’ensemble du pays est possible.
En hiver, la quête des aurores boréales attire de nombreux passionnés. Les prix baissent, la fréquentation aussi. Reykjavik et la côte sud restent accessibles, même si ailleurs, certaines routes ferment. Pour les photographes, la lumière rasante et la neige constituent un terrain de jeu unique.
Selon vos priorités, voici quelques repères pour choisir votre saison :
- Pour observer les baleines : misez sur mai à septembre, avec Husavik comme point de départ.
- Pour les oiseaux et les macareux : privilégiez le début de l’été.
- Pour un road trip complet : visez juin à août, lorsque toutes les routes sont dégagées.
Certains attendent que le ciel soit sans nuage. D’autres accueillent l’imprévu et repartent avec des souvenirs inoubliables. En Islande, c’est ce choix qui fait toute la différence. Serez-vous de ceux qui laissent la magie opérer, quitte à affronter le vent, la lumière et l’imprévu d’une île qui ne ressemble à aucune autre ?


