Ouvrez un sac de voyage et vous y trouverez, bien plus qu’une simple sélection de flacons miniatures, l’écho d’une règle implacable : la contenance affichée sur l’étiquette dicte le verdict au contrôle. Peu importe si votre parfum ne remplit qu’un quart du flacon, le chiffre gravé sur le verre suffit à le vouer à la confiscation. Ici, la tolérance n’existe pas : 100 millilitres, pas un de plus. Les dérogations, qu’elles soient médicales ou pour nourrir un bébé en plein vol, s’accompagnent toujours d’une explication à fournir à chaque passage.
Depuis quelques mois, des signaux faibles laissent entrevoir des changements dans certains aéroports européens. Le fameux sac plastique transparent d’un litre commence à perdre du terrain, mais l’uniformité n’est pas encore de mise. Voyager d’un pays à l’autre implique de jongler avec des consignes parfois contradictoires, même si un alignement mondial reste dans toutes les têtes.
Comprendre les règles actuelles sur les liquides en bagage à main
Transporter des liquides en bagage cabine relève d’un exercice de précision. Dans l’Union européenne, la règle est simple et stricte : chaque contenant ne doit pas dépasser 100 ml, et tous doivent tenir dans un seul sac plastique transparent refermable d’un litre, à extraire du bagage lors du contrôle de sécurité. Peu importe la compagnie aérienne : Air France, Ryanair, EasyJet, Volotea… toutes appliquent la même règle, sans exception sur le territoire français et européen.
Ce sac transparent doit pouvoir se refermer facilement, et la somme des volumes ne peut jamais dépasser un litre. Les agents de sécurité ne font aucune exception : gels, crèmes, dentifrices, parfums, aliments en compote ou pâtes à tartiner, tout y passe. Cette contrainte s’impose à tous ceux qui souhaitent emporter leurs produits favoris en cabine.
Impossible de négocier : un flacon marqué « 150 ml » restera bloqué, même s’il ne contient plus qu’un fond. Les agents ne vident pas, ne pèsent pas, ne transvasent pas. Seule la capacité indiquée sur le contenant compte. Voilà pourquoi les voyageurs avertis prennent le temps de préparer minutieusement leur sac à main avant d’affronter la file du contrôle.
Quels types de liquides sont concernés et dans quelles quantités ?
La notion de liquides en cabine va bien au-delà de l’eau minérale. Sont concernés tous les produits liquides ou semi-liquides : boissons, soupes, gels douche, huiles, crèmes, laits corporels, parfums, sprays, mascara, dentifrice, mousse à raser, mais aussi confitures, yaourts, fromages frais. L’aviation civile et l’OACI n’oublient aucun détail.
Pour chaque produit, la règle reste invariable : pas plus de 100 ml par récipient, à ranger dans l’unique sac plastique transparent refermable d’un litre. Même si votre tube de crème est à moitié vide, seul son volume maximal affiché compte. Les contrôleurs se fient toujours à l’inscription du fabricant.
Voici les principales catégories et quantités à retenir pour préparer votre sac :
- Parfum ou après-rasage : 100 ml au maximum
- Gel douche, shampooing, crème solaire : pas plus de 100 ml par flacon
- Boisson, soupe, sirop : 100 ml tolérés
- Fromage frais, yaourt, compote : chaque pot limité à 100 ml
Les aérosols suivent la même logique. Si vous transportez des batteries de rechange au lithium, sachez qu’elles ne sont pas considérées comme des liquides, mais elles obéissent à une autre réglementation, distincte et très encadrée. La Commission européenne ne laisse aucune place à l’à-peu-près : un contenant hors limite, même entamé, sera systématiquement mis de côté.
Exceptions, cas particuliers et astuces pour voyager sereinement
Heureusement, tout n’est pas figé. Certains liquides bénéficient d’un traitement particulier, à condition de pouvoir justifier leur nécessité. Les médicaments liquides, les aliments pour bébé ou les compléments diététiques indispensables pendant le trajet peuvent passer le contrôle, à condition de présenter une ordonnance ou un justificatif. Les agents sont attentifs à la cohérence entre la quantité et la durée du voyage. Bonne nouvelle : ces produits n’ont pas à rejoindre le sac plastique transparent refermable classique.
Une autre exception, souvent méconnue : les liquides achetés en duty-free après le contrôle de sécurité. Ces achats, emballés dans un sac scellé avec ticket du jour, voyagent sans problème en cabine, à condition de ne pas les ouvrir avant d’atteindre votre destination finale. Les compagnies, qu’elles soient françaises ou étrangères, appliquent cette règle, mais attention aux escales, où chaque pays peut avoir ses propres exigences.
Pour un passage rapide au contrôle, pensez à privilégier les formats miniatures ou « formats voyage » pour vos soins et cosmétiques. Si vous partez à plusieurs, répartissez les liquides dans chaque bagage à main, toujours dans la limite d’un litre par personne. Gardez un œil sur les particularités de chaque aéroport : parfois, la règle évolue ou se décline différemment. Et lors d’une correspondance hors Union européenne, ne comptez pas sur la souplesse européenne : ce sont alors les règles nationales qui s’imposent, parfois plus tatillonnes.
Vers une évolution des restrictions : ce qui pourrait changer prochainement
Les habitués des terminaux surveillent de près les innovations qui pourraient enfin simplifier la gestion des liquides en bagage à main. Les nouveaux scanners CT, capables de visualiser le contenu des valises en 3D, changent la donne dans plusieurs aéroports. Le modèle Smiths-Detection HI-SCAN 6040 CTiX, déjà utilisé à Birmingham, Édimbourg, Rome-Fiumicino ou Bruxelles-Zaventem, scanne les bagages sans qu’il soit nécessaire d’en extraire liquides et ordinateurs portables. Résultat : contrôle plus rapide, files d’attente plus courtes, stress en moins.
En France, Paris-Orly et Roissy-Charles de Gaulle expérimentent, eux aussi, ces équipements. Objectif : fluidifier le passage et, à terme, permettre l’embarquement de flacons dépassant la limite actuelle de 100 ml. Les autorités européennes et les instances de l’aviation civile suivent ce dossier avec attention, mais chaque aéroport avance à son rythme, selon ses contraintes et ses priorités.
Le bagage cabine pourrait donc connaître une véritable transformation : la contrainte du sac plastique transparent refermable pourrait s’alléger, voire disparaître dans les terminaux équipés de cette technologie. Mais rien n’est encore gravé dans le marbre : les avancées dépendent du retour d’expérience des aéroports pilotes et de leur capacité à garantir la sécurité de tous.
Pour l’instant, mieux vaut garder l’œil ouvert et s’informer avant chaque départ : la prochaine révolution du bagage à main s’annonce, mais elle ne se fera pas du jour au lendemain.


