L’imprévu du jour
Ce matin, nous n’avions rien prévu de spécial sauf profiter de la piscine de notre guest house. L’improvisation a souvent du bon ! Après notre petit déjeuner, nous avons en effet entendu de la musique et beaucoup de bruit dans la rue voisine. Nous sommes donc allés voir ce qu’il pouvait bien se passer.
On s’aperçoit qu’il y a beaucoup de monde, des jeunes et des moins jeunes, l’ambiance semble festive. Les gens sont tous vêtus d’un sarong, étoffe traditionnelle à Bali.
On ne sait pas s’il est possible de rester là mais rapidement un homme nous invite à assister à cette cérémonie. Nous parcourons la grande rue qui semble se remplir chaque minute un peu plus…Il nous aura fallu du temps pour comprendre. Oui, nous allons donc vivre notre première crémation Balinaise…
Attention, ces images pouvant heurter la sensibilité de certaines personnes, âmes sensibles s’abstenir…

Crémation à Sanur, Bali, Indonésie
Rite funéraire festif
Sur l’île Indonésienne de Bali, à majorité Hindoue, une cérémonie de crémation se déroule de manière festive et joyeuse. Il s’agit en effet de mettre à l’honneur le ou la défunte. Le corps sera par la suite brûlé et célébré.
Ici, c’est une dame très âgée. Ce rite sacré se nomme ici Ngaben.
Cette cérémonie permet au défunt, selon cette croyance hindoue, d’accéder au royaume supérieur où l’âme rejaillira, affranchie des mauvais esprits.
La cérémonie s’accompagne de musique traditionnelle. Le corps est ensuite soigneusement lavé puis habillé avec des tenues colorées.

Cérémonie de crémation à Sanur, Bali, Indonésie
Une fête religieuse sacrée
Le rite funéraire aux allures de Fête est long. Cela prendra en fait une partie de la journée. Les proches préparent tout d’abord des fleurs, des fruits et de l’argent autour du cercueil. Les donations sont en effet nécessaires pour la seconde vie de l’être cher. Il est déposé de l’eau bénite sur le cercueil. Celui-ci est placé dans un sarcophage, parfois original. par exemple, en forme d’animal, tel un taureau. C’est ainsi le cas aujourd’hui.
Ensuite, l’ensemble est consumé par les flammes jusqu’à l’obtention des cendres. Celles-ci sont recueillies dans un grand récipient décoré de fleurs. Cela sera enfin répandu dans le fleuve ou la mer.
Pour conclure, nous sommes bien loin de nos repères traditionnels de funérailles Occidentales. A Bali, la mort est une affaire publique dont les rites associés concernent toute la communauté. La crémation reste surtout perçue comme une étape et non pas une fin comme en Occident. Le funéraire ne rime pas ici avec silence mortuaire. Le Ngaben est la plus grande cérémonie dans la vie d’un Balinais. Elle marque le passage de l’âme entre la terre et l’au-delà avant la réincarnation.

Rite funéraire à Sanur, Bali, Indonésie