Retour en France
Quand on vient ainsi, à croiser d’irréductibles Gaulois qui râlent dans un hall d’aéroport…Pas de doute, on est bien chez nous !
C’est d’ailleurs assez étrange cette ambiance un peu « agitée »…
Après notre départ de Bangkok dans la nuit, atterrissage à Roissy Charles de Gaulle vers 13h. Il fait froid !
Welcome France, nous revoilà 6 mois plus tard, avec un tas de formidables souvenirs en tête !
2 avions, 20 degrés en moins et plusieurs fuseaux horaires dans la tête ; il nous restera donc le Tgv pour nous achever en fin de journée et nous conduire a Montpellier. On a un peu de mal à faire surface, je l’avoue …
Suite à ces 24 heures de voyage, je crois en effet que nous allons vraiment bien dormir!


Avion Retour France
Les premières sensations contrastées
Le retour chez soi après une grande Aventure de plusieurs mois pourrait être considéré comme une étape à part entière du voyage, la phase la plus délicate.
C’est d’ailleurs celle dont on ne parle quasiment jamais …
Mettre ainsi la clé dans la serrure de sa porte pour rentrer chez soi après une absence de 6 mois est un moment un peu étrange. L’émotion ressentie est quelques fois fort contradictoire.
C’est, en effet, la joie d’un retour, la peine de voir donc se terminer une grande Aventure, la joie de revoir ceux qu’on aime. C’est également une certaine appréhension du retour à la vie « normale » où tout est plus prévisible …


Jimbaran, Bali, Indonésie

Les barques rondes de Mui Né – Vietnam
Choc des cultures inversées
Lorsque vous êtes restée exposée de longs mois à la décontraction Asiatique, c’est surtout ressentir de plein fouet l’énergie négative et l’anxiété qui circulent dans l’hexagone. On a ainsi parfois l’impression de sortir tout droit du monde magique de Oui-Oui!
Par conséquent, rentrer en France, c’est clairement le choc de la réadaptation.
C’est se sentir agressée par la consommation de masse dans les magasins, par le bruit, les lumières, la foule et ressortir au bout d’une minute, dégoûtée par le « trop »… Hélas, c’est aussi poser une question d’orientation à ses compatriotes dans la rue et donner raison aux étrangers quand ils disent que la France fait partie des pays les moins accueillants au monde ….
Un décalage permanent
C’est également avoir pris un recul sur la vie et se rendre compte que cela dérange…c’est avoir des attentes simples de la vie et avoir l’impression qu’elles sont assimilées à un manque d’ambition plutôt qu’à une simple recherche de bonheur.
Répondre des dizaines de fois aux 3 questions « qui tuent » et se demander si l’aventure que l’on a vécue ne mérite pas plus que ces 3 questions : « Alors c’était comment ? » , « Quel pays as-tu préféré ? », « Et il ne t’est rien arrivée ? « …
Nous sommes également choquées par la violence ambiante dans tous les sens du terme. 6 mois au bout du monde sans entendre parler, une seule fois, de violences, d’insécurité, sans sentir cette agressivité constante, ce manque de respect… La baisse des températures, on arrive donc à s’y habituer, mais concernant l’état d’esprit ici et là-bas, le décalage est hallucinant !
Ça, on pourra dire que ça ne nous a pas manqué !


Famille Vietnamienne fêtant le TET, Hanoï, Vietnam
Etranger dans son propre pays
C’est, parfois, se sentir étranger dans son propre pays… Se sentir ainsi plus seule en France qu’en 6 mois d’aventures sur les routes d’Asie du Sud Est. On se met à penser et à se dire que les rencontres sont plus évidentes sur la route que chez soi …
Qu’importe la durée du voyage, au retour, on n’est ni tout à fait la même personne, ni tout à fait une autre. On le sait maintenant … On se rend compte que beaucoup de choses ont changé, et le changement le plus important ne s’est pas opéré autour de nous, mais en nous.
Donc, bientôt plus de 20 jours que nous sommes rentrées … Le décalage horaire s’estompe, pour le reste, vous avez compris, ce n’est pas encore gagné !


Invitation mariage Balinais en tenue traditionnelle, Kusamba, Bali, Indonésie
Retour à la réalité
Les voyageurs au long cours disent qu’il est une légende. Il faudrait environ la moitié de la durée de son aventure pour se remettre sur les rails d’un « retour à la réalité ».
On a ainsi profité d’une vie dont on n’a pas cherché à se soustraire le temps des 6 mois de voyage. Le voyage s’intègre dans cette vie extraordinaire que l’on tente toujours aujourd’hui de savourer, jour après jour. Ceci, dans les petits comme dans les grands moments, dans l’extra comme dans l’ordinaire. Comme dans le simple, le facile, le bien. Comme dans le complexe, le déstabilisant, le merveilleux…
Tout cela pour vous dire que si, un voyage se prépare, vous l’aurez compris : n’oubliez pas qu’il ne faut surtout pas négliger le retour…Il n’y a pas de « remèdes miracle » pour atténuer cette « réadaptation ». Les sentiments ressentis semblent étonnamment proches de la sensation que nous avions au moment de notre départ, il y a 6 mois en arrière…


Quartier Chinatown à Singapour, notre première étape
La leçon de 6 mois de voyage
En fait, 6 mois de voyage en Asie du Sud Est nous auront appris une chose essentielle ; on a en effet compris qu’on évolue tous dans un monde de possibilités et non de contraintes…
Tant de lieux qui n’étaient qu’un point sur une carte sont devenus des souvenirs. Tant de gens qui n’étaient que des nationalités sont devenus des regards et des sourires qu’on gardera précieusement dans nos cœurs.
Tous ces gens que nous avons croisés ne se souviendront probablement pas de notre passage. Mais leurs visages à eux sont gravés, pour toujours, dans nos mémoires à nous …


Fête du Têt, Hanoï – Vietnam

Quand un vendeur ambulant offre 2 sachets de beignets ! Penang – Malaisie

Quant au voyage, il ne finit pas plus quand on arrive qu’il ne commence quand on part. Il y a l’inertie du voyage.
Tant qu’il en reste des traces visibles, je crois qu’on peut dire qu’on n’est pas encore tout à fait revenu …